Basket-ball
Basket-ball / Après Zadar - SIG (94-65)
Un élan coupé
Battus mardi soir en Croatie, les Alsaciens ont vu leur série de victoires stoppée à trois unités. Ils ont aussi pu mesurer le travail qu'il leur reste à accomplir s'ils veulent réussir leur saison.
Le propre des grandes équipes est de gagner même en étant mauvaises. Traduit en langage « basket », cela signifie qu'une équipe maladroite, mal inspirée, peut se reposer sur d'autres fondamentaux pour s'imposer face à une formation jouant mieux ou disposant d'une meilleure adresse.
Un socle défensif, une dureté et une solidarité de tous les instants peuvent suffire. A l'heure actuelle, ces armes, la SIG n'en dispose pas. « Si on n'est pas efficace, adroit, bon tout simplement, on se retrouve vite à court de munitions », reconnaît Gauthier Darrigand.
Jouer dur à cinq
Le meneur de jeu strasbourgeois l'avoue sans ambages, son équipe est « trop gentille. Mardi, dès que le match a commencé les Croates étaient à 100 à l'heure. Ils n'avaient pas peur du sacrifice. Leurs deux Américains font une faute d'entrée, cela donne le ton. Et ensuite, quand une équipe joue dur à cinq, les arbitres ont plus de mal à sanctionner. »
Les Alsaciens, eux, ne parviennent pas à répondre. « On ne le fait pas ensemble. Et quand un seul joueur est dur, il finit par baisser d'intensité », poursuit le Dacquois. Quand en plus l'adversaire joue sur un nuage, comme c'était le cas des Croates mardi, l'écart prend vite des proportions abyssales. Il a grimpé à 42 points avant de se stabiliser sous les 30.
De la « muscu »
Pour embêtant qu'il soit, le diagnostic ne doit pas conduire à la résignation. La dureté, c'est comme le reste, cela se travaille. Dans la tête comme dans le corps. « En faisant de la musculation, par exemple, on se sent mieux, plus fort. cela peut aider. » Seul problème, en ce moment, la SIG n'a pas trop le loisir de multiplier les séances, qu'il s'agisse d'entraînement physique ou technico-tactique. Et en plus, de John, McCord (mollet et dos) à Derrick Obasohan (adducteurs), en passant par Afik (Nissim (pointe à l'adducteur), les corps sont meurtris.
« Il faut y réfléchir », reprend Darrigand. « L'idéal serait de pouvoir faire des séances d'entraînement dures, des séances de muscu. Mais c'est vrai qu'actuellement, on ne s'entraîne presque plus, on essaie surtout de récupérer, de se préparer pour le match suivant. Raison de plus pour qu'on exploite le temps dont on dispose au mieux. »
Ne plus reculer
D'ici à la prochaine échéance, demain soir à Gravelines, les Alsaciens n'auront guère le loisir de modifier leurs batteries. Ils ne sont rentrés qu'en milieu de soirée en Alsace hier soir et repartiront dès 17h pour gagner le Nord.
A défaut de disposer de nouveaux atouts, ils auront au moins l'occasion de démontrer qu'il n'entendent plus reculer comme ils ont pu le faire dans les grandes largeurs à Vichy et Turow, à peine moins à Zadar. « On doit absolument se servir de ce dernier match pour progresser », martèle Gauthier Darrigand.
De leur capacité à le faire dépend en grande partie l'avenir de la SIG, qu'il s'agisse de la coupe ULEB ou du championnat de Pro A.
C.T.
dna